Carel Willem Hendrik Boshoff (né en
1927) est le fondateur du
Volkstaat en
1991 à
Orania, province du
Cap-du-Nord en
Afrique du Sud.
Biographie
Carel Boshoff est né le
9 novembre 1927 et passa toute son enfance dans le Waterberg (
Transvaal du nord).
En 1951, il est diplômé de l'université de Pretoria.
En 1954, il épouse Anna Verwoerd (décédée en 2007) avec laquelle il aura 6 enfants. Anna Verwoerd était par ailleurs la fille d'Hendrik Verwoerd, considéré comme le « grand architecte de l'Apartheid », alors ministre des affaires indigènes dans le gouvernement de Johannes Strijdom, élu du Waterberg et un ami du père de Carel Boshoff.
Il devient missionnaire de l'Église réformée hollandaise dans le Bantoustan du Lebowa et à Soweto en même temps qu'il terminait sa thèse en Sociologie et Anthropologie à l'université.
En 1967, il entre au département de théologie de l'université de Pretoria avant de rejoindre le bureau des relations raciales où il approfondit sa théorie sur l'auto-détermination des peuples en tant que communautés ethniques et/ou raciales.
Ayant pris conscience des limites de l'apartheid, notamment du fait de la position minoritaire des blancs en Afrique du Sud et de l'avènement prochain d'une majorité noire au pouvoir dans le pays, il préconise l'accélération de l'auto-détermination des bantoustans pour permettre aux blancs d'être artificiellement majoritaires sur le reste du territoire afin de demander eux-mêmes leur propre auto-détermination.
C'est un adversaire résolu de la mixité raciale au nom de la différence de culture et de monde entre européens et africains.
En 1980, il devient un des principaux dirigeants de l'Afrikaner Broederbond, mais doit démissionner en 1983 suite à son opposition aux réformes constitutionnelles proposées par Pieter Botha.
En 1984, il participe à la création d'une organisation culturelle conservatrice, l'"Afrikaner Volkswag", qui milite pour préserver l'identité culturelle des Afrikaners contre les discussions politiques en cours à l'intérieur de la communauté blanche concernant l'évolution des rapports entre races. Devenue l'"Afrikaner-Vryheidstigting" ("Fondation pour la liberté des Afrikaners"), le mouvement dirigé par Boshoff ne participa pas aux négociations constitutionnelles des années 1992-1994 sur une l'élaboratio d'une nouvelle Afrique du Sud multiraciale. Isolé dans des revendications communautaires, l'Afrikaner-Vryheidstigting demande l'établissement d'un foyer national afrikaner (ou Volkstaat) en Afrique du Sud mais les membres du mouvement sont considérés par leurs détracteurs comme étant des racistes nostalgiques de la ségrégation. Boshoff contre-attaque en insistant sur les droits culturels des Afrikaners et non plus ceux des blancs en général. En 1993, il rencontre Nelson Mandela pour discuter de l'identité afrikaner et de la possibilité de créer ce Volkstaat. Mandela manifesta sa sympathie pour les inquiétudes de Boshoff et l'invita à soumettre des propositions à la convention sur les négociations constitutionnelles.
Réalisant l'hostilité et les a-priori négatifs des futurs dirigeants de l'Afrique du Sud au concept de foyer national afrikaner, Carel Boshoff décide de concrètement mettre en oeuvre son projet.
En 1990, Boshoff et une quarantaine de famille afrikaners avaient racheté pour 200 mille dollars les terrains du village abandonné d'Orania (Province du Cap) au nom d'une société privée la "Vluyteskraal Aandeleblok".
C'est à Orania qu'il se retire avec sa famille (dont Betsie Verwoerd, sa belle-mère, et son fils Carel Boshoff II) et une centaine de sympathisants pour faire vivre le Volkstaat et préserver l'héritage culturelle des Afrikaners.
Aujourd'hui, plus de 500 afrikaners vivent à Orania dont une centaine d'enfants.
Le concept de Volkstaat et la défense de l'héritage afrikaner sont toujours défendus par Boshoff et son fils, relayés nationalement par le Front de la liberté.